Le tribunal de Rennes a commencé Nike
Tn l'examen minutieux des faits qui ont provoqué la mort de Zyed et Bouna, électrocutés dans un local d'EDF le 27 février 2005. Deux policiers sont poursuivis pour non-assistance à personne en danger.
Ce qui étonne d'abord, en écoutant ces longues minutes de conversations policières d'octobre 2005 figées sur bandes magnétiques, c'est la qualité de la langue. Le jargon systématique qui tient le profane à distance est proscrit, malgré le recours à des abréviations assez transparentes, les gros mots sont prohibés. À un moment, le prévenu Sébastien Gaillemin explique à sa base que des jeunes gens, attroupés devant la centrale électrique où viennent de périr Zyed et Bouna, s'échauffent: «Apportez du monde, il y a les grands frères qui viennent foutre le bordel sur le site, ils viennent nous casser les bonbons.» La voix du responsable de la Salle d'information et de commandement (SIC) 93 réprimande le gardien de la paix: «Modérez vos expressions, Nike Shox quand même!» La police se sait enregistrée: elle prend garde de ne pas prêter le flanc à la critique.
Nous sommes dans la soirée du 27 février 2005. Les calendriers chrétien et musulman font se chevaucher Toussaint et Ramadan. Il y a environ une heure et demie, à 18h11, deux adolescents de 15 et 17 ans, nullement délinquants mais poursuivis par des fonctionnaires - parmi lesquels M. Gaillemin - dans le cadre d'une suspiscion d'effraction (non établie) sur un chantier voisin, ont été mortellement électrocutés en se réfugiant dans un local de «réactance». Foudroyés par une décharge de 20.000 volts qui, par miracle, a seulement blessé leur copain Muhittin.
Le policier assure ne pas savoir que des jeunes avaient pénétré dans le local EDF
Le tribunal de Rennes examinera ce mercredi, Nike TN toute la journée, le déroulement des faits proprement dits, pour répondre à la question fondamentale: le prévenu savait-il que trois gamins avaient pénétré sur ce site.
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